Je m’appelle Agathe, je suis coach, lisboète, et adepte de chanson française plus ou moins désuète.
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L’édition du jour porte sur un syndrome répandu qui te touche peut-être. Tu m’en diras des nouvelles ! Un bonus t’attend à la fin de cet article.
Agréable lecture - 6 mn,
Agathe
“J’ai découvert que j’étais capable de parler le langage des corporates”
Me dit mon amie Nina, après avoir donné une conférence auprès du top management d’un grand groupe portugais.
Pourquoi me suis-je étranglée de rire ?
Parce que Nina a passé plus de 11 ans à travailler dans des postes à responsabilités chez Hermès, Lush, Samsonite, entre autres.
Nina venait de me donner une parfaite illustration du syndrome de l’imposteur (sur lequel elle fait des conférences. L’arroseuse arrosée.)
Impression d’en être arrivé.e là par hasard, certitude d’être bientôt démasqué.e, “je ne suis pas capable”, boule au ventre… Ça te parle ?
Tu fais probablement partie des 70% de femmes ou des 30% d’hommes qui se sont déjà considérés victimes du syndrome de l’imposteur.*
Quels en sont les symptômes, docteur ?
La peur qu’on découvre ton “incompétence”.
”Quelqu’un va bien réaliser que c’est un miracle si je suis arrivée jusqu’ici”La comparaison avec ceux qui réussissent mieux que toi à longueur de journée. Tout est bon à prendre, tant que ça te désavantage.
”Même son bureau est mieux rangé que le mien.”Un état d’esprit perfectionniste. Pour être sûr.e que rien ne sera jamais assez bien, tu crées des attentes irréalistes et te mets en échec pour le moindre détail.
”Oui j’ai plutôt géré ce projet. Mais Camille a tellement bien réussi son mail récap, je me sens nul.le à côté.”Le doute omniprésent. Tu as réussi quelque chose ? C’était exclusivement dû au hasard et ça n’était pas si difficile. Après tout, “n’importe qui aurait pu y arriver”.
Mais d’où sort-il ?
Laisse-moi te présenter les Dr Pauline Clance et Suzanne Imes, papesses du syndrome de l’imposteur chez les femmes, et premières chercheuses dans ce domaine dans les années 1970.
Selon elles, ce phénomène affecte souvent des femmes ayant reçu des messages contradictoires pendant leur enfance. Celles-ci étaient félicitées pour leurs accomplissements, mais ces éloges n'étaient pas perçus comme authentiques, ou étaient accompagnés de sous-entendus qu’elles ne seraient pas capables de reproduire leurs réussites.
Exemples : "Ne te vante pas trop, ça pourrait énerver les autres."
"Tu fais plaisir à tout le monde, c’est bien, continue comme ça."
"Tu es très intelligente pour une petite fille."
Ensuite, la chimie du cerveau. Sans aller trop dans les détails, si l’amygdale s’emballe, le cortex pré-frontal s’endort, et le système de récompense par la dopamine s’obstrue, les biais cognitifs négatifs sont renforcés. Pas pratique.
Pour finir, les environnements compétitifs sont un terreau fertile pour le syndrome de l’imposteur. La promotion et la prise de responsabilités sont également de bons fertiliseurs. Ayons la main verte.
Quelles sont les conséquences à long terme ?
Ce syndrome freine l’avancement professionnel de personnes compétentes. Les femmes en étant d’autant plus victimes, cela contribue à enclencher au bel autosabotage. Et à terme à les invisibiliser des prises de décision et donc des postes décisifs.
Le problème suprême ? L’absence de célébration des victoires. Cela génère un filtre négatif pour le cerveau et la spirale pessimiste part en roue libre jusqu’à un manque chronique de satisfaction et de fierté.
Je l’ai connu aussi, ce satané syndrome.
En vivant dans la peur qu’on se “rende compte”.
En remettant sur mon associé l’entièreté de la réussite de l’entreprise que nous avions créée.
En me laissant intimider par des investisseurs et parties prenantes dans des négociations complexes.
En me demandant comment j’allais pouvoir trouver une mission quand je me suis lancée en freelance.
Ça a duré des années, je n’accordait que peu de crédit à un éventuel diagnostic puisque je ne me fiais qu’au bien-fondé de mon imposture. Comment ça un syndrome ?
Heureusement, un jour, je m’en suis sortie.
Tout a changé pour moi lorsque mon amie Cristina m’a donné une technique, un exercice, pour reprendre confiance en moi et apprendre à donner de la place à mes réalisations.
Depuis je le partage allègrement avec mes client.e.s.
Pour te montrer comment l’appliquer concrètement, j’ai préparé une vidéo de démo de cet exercice.
Tu as besoin d’un chrono, d’un stylo et d’un carnet. C’est par ici 👇
*Les études divergent sur ces chiffres, mais la plupart des études attribuent davantage le syndrome aux femmes.
Alors, tendikoi?
J’espère que ce nouvel outil a éclairé tes lanternes.
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🎤 Instant Karaoke
A l'apogée de l'imposture,
On a ceux qui parlent d’eux, de ce qu'ils font, ça c’est dur
Avec ceux qui sont nés pour faire ça c'est sûr,
C’est ceux-là qui nous mènent la vie dure.Louise Attaque - L’imposture
(passion violon)
Sources :
« Le phénomène d’imposture chez les femmes ultraperformantes. Dynamiques et solutions thérapeutiques » Pauline Clance et Suzanne Imes, Psychotherapy. Theory, Research ans Practice, vol. XV, n° 3, 1978.
Valerie Young - "The Secret Thoughts of Successful Women: Why Capable People Suffer from the Impostor Syndrome and How to Thrive in Spite of It" (2011)
Le miracle morning que j’applique depuis 2 ans maintenant porte ses fruits mais c’est vrai que touchant a pas mal de secteurs j’ai souvent ce sentiment qui revient 😅